Où et comment disposer les plantes ?

 

Comme vous avez pu le constater avec les caractéristiques des plantes carnivores, plusieurs facteurs sont importants pour choisir l'emplacement où vous allez les cultiver, principalement la lumière, l'humidité et la température.

On peut aussi choisir de cultiver certaines plantes en intérieur ou en extérieur, ou encore en terrarium.

 

~~ Avertissement ~~

Les recommandations de cette page sont simplement des considérations générales.
Il faudra bien sûr tenir compte des spécificités de chaque espèce afin d'adapter ces conseils en conséquence.
Pour prendre un exemple, bon nombre de plantes carnivores sont originaires de climats tropicaux et demandent donc une plus grande humidité et des températures relativement stables tout au long de l'année.

 

 

Haut de pagePlusieurs plantes dans le même pot ?

Lorsque l'on a quelques plantes de familles différentes il est tentant de les regrouper dans un même pot. C'est tout à fait possible, à condition cependant qu'elles soient "compatibles" au niveau de leurs besoins, c'est à dire qu'elles se cultivent de manière similaire ou très proche: même substrat, mêmes températures tout au long de l'année, etc...

On peut donc réaliser un bac extérieur contenant des Dionées, des Sarracenias, des Droseras robustes comme par exemple Drosera capensis ou Drosera binata... En revanche il ne faudra pas planter ici de Nepenthes !

On trouve assez fréquemment en jardinerie de jolies compositions regroupant Nepenthes, Dionées, Sarracenias, etc... dans des coupelles en verre, très esthétiques. Malheureusement ces compositions sont une vraie aberration: les Nepenthes par exemple se cultivent de façon très différentes des Dionées, et jamais dans un récipient étanche. La durée de vie de ces compositions ne dépassera guère celle d'un bouquet de fleurs coupées, à moins de séparer rapidement les plantes aux besoins différents...

Haut de pageLa lumière

La lumière est fondamentale à la vie des plantes: pas assez et elles s'étiolent, stoppent leur croissance blanchissent et deviennent "fades"... Trop et elles vont brunir, sécher...
Les plantes carnivores demandent le plus souvent beaucoup de lumière, et si possible une lumière "naturelle" mais non brûlante.

La lumière en extérieur

Il n'y aura que rarement des problèmes de manque de lumière en extérieur, mais il faudra plus souvent songer à protéger les plantes des "coups de soleil", surtout en été où la lumière devient très intense et risque de littéralement griller les plantes sensibles.
Il est donc plus prudent, si possible, de faire en sorte que la plante soit exposée au soleil matinal, aussi lumineux mais moins brûlant que celui de l'après-midi. En hiver à l'inverse exposez-là le plus possible à la lumière, elle ne risque rien.

La lumière en intérieur

Il faudra en priorité rechercher un endroit lumineux, car la plupart des plantes carnivores demandent une forte intensité lumineuse, bien plus que la plupart des "classiques".
Ainsi un simple rebord de fenêtre ensoleillé peut convenir à merveille pour les dionées, sarracenias et droseras. Il faudra toutefois faire bien attention au soleil estival qui risque de brûler les plantes à travers les vitres (effet de loupe). C'est pourquoi il est préférable de choisir un emplacement éclairé par le soleil matinal, moins intense.
Pour les pinguiculas et nepenthes, un rebord de fenêtre peut lui aussi convenir à condition que le soleil ne soit pas direct, ces plantes y étant plus sensibles.


Si vous avez la chance de posséder une salle de bains très lumineuse, vous pourrez normalement cultiver les nepenthes dans de très bonnes conditions. En effet grâce à l'humidité et à la chaleur quasi-constantes de cet endroit les nepenthes vont pouvoir développer sans trop de problèmes leurs urnes, développement beaucoup plus aléatoire dans les autres pièces. De plus les vitrages des salles de bains sont la plupart du temps en verre dépoli, ce qui diffuse mieux la lumière et évite de "griller" les feuilles. Prenez garde si vous utilisez un chauffage soufflant de ne pas l'orienter vers vos plantes: l'air produit est trop chaud et surtout trop sec pour être toléré par un nepenthes. Vous pourrez aussi essayer des pinguiculas, et pourquoi pas les autres familles de carnivores... Cependant avec des plantes telles que les dionées ou les sarracenias l'atmosphère trop confinée risque de favoriser l'apparition de maladies.

Certains possèdent même une véranda, et dans ce cas presque tout peut être tenté et sera souvent réussi ! En effet on se rapproche alors des conditions d'une serre.
L'idéal sera une véranda peu chauffée en hiver (max 10-12° C) qui permettra aux plantes d'accomplir leur nécessaire repos hivernal. Comme dans une serre, il faudra se méfier du soleil trop intense en été et souvent trouver un système pour ombrer les plantes (voilages, blanc sur les surfaces vitrées...)

Fleurs de Drosera capensis
Floraison de Drosera Capensis

 

 

Haut de pageL'humidité ambiante

L'humidité en extérieur

Même cultivées à l'extérieur, il faut prendre quelques précautions pour garantir aux plantes un minimum d'humidité ambiante.
L'idéal sera (encore une fois) d'utiliser un large pot, ce qui augmente la surface d'évaporation et crée ainsi une sorte de "nuage" humide au-dessus du pot. Pour conserver cette humidité, il faut placer le pot dans un endroit à l'abri du vent, vent qui peut rapidement dessécher les plantes, et ceci surtout s'il est quasi-permanent ou chaud. Les plantes les plus sensibles seront les droséras qui perdront leurs gouttelettes de mucilage, perdant du coup tout leur attrait.

L'humidité en intérieur

L'inconvénient majeur d'une culture en intérieur est la cruelle sécheresse de l'air ambiant. Les plantes (pas uniquement carnivores d'ailleurs) y sont bien plus sensibles que nous, et peuvent parfois en mourir. Cette situation est encore amplifiée en hiver du fait du chauffage des habitations qui assèche considérablement l'air. Il faudra donc essayer de recréer un "microclimat" humide autour des plantes.

Il existe pour cela plusieurs méthodes:


La pulvérisation est peu recommandée car pour être bénéfique il faudrait pulvériser de nombreuses fois par jour. De plus elle va diluer les gouttelettes des droséras et le nectar attractif des sarracenias. Elle peut être utilisée dans le cas des nepenthes pour leur apporter un "complément" du fait de leurs grandes exigences en ce domaine, mais ce sera rarement suffisant.


Il est possible de disposer les plantes sur une soucoupe remplie de billes d'argiles, ou encore mieux de pouzzolanne (roche volcanique), celles-ci facilitant l'évaporation de l'eau et créant ainsi une certaine humidité aux alentours. Pour que ce système soit efficace, il faut une soucoupe bien plus large que le pot: par exemple un pot de 15 cm de diamètre sera posé sur une soucoupe de 30 cm. Il faut bien sûr toujours laisser de l'eau dans la soucoupe.


On peut aussi regrouper les pots, de cette façon l'évaporation naturelle d'un pot sera bénéfique aux autres. Il est possible de combiner ceci avec une soucoupe de billes d'argiles.

L'idéal sera d'utiliser un grand et large pot unique, dans lequel on pourra installer plusieurs plantes (de la même espèce ou d'espèces différentes). Ceci sans compter le rendu purement esthétique qu'une telle composition peut avoir si elle est bien réalisée.

Comme en extérieur, il faut se méfier des courants d'air qui rendraient tous les efforts et installations inutiles. En particulier il faut absolument éviter les chauffages soufflants à proximité des plantes.

En hiver, il faut impérativement réduire, en même temps que la température, l'arrosage et donc l'humidité dans laquelle les plantes vont se trouver.

 

 

Haut de pageLa température

La température en extérieur

La plupart du temps le problème va être le froid, car si la majorité des plantes carnivores supportent (et nécessitent) une exposition temporaire à des températures en dessous de 10°C, rares sont celles qui résisteront plusieurs nuits à -5°C.
Donc, à moins d'habiter dans une zone climatique où les températures sont toujours positives, il faudra impérativement envisager des protections contre le froid. Par exemple on pourra utiliser les voiles d'hivernage pour les arbres fruitiers, ou pourquoi pas le plastique à bulles servant à l'emballage des objets fragiles (mais alors attention aux surchauffes et aux moisissures !)
On regroupera les pots contre un mur ou dans un angle, de préférence au sud, et serrés les uns aux autres on les entourera du voile de protection en confectionnant une sorte de tente. Attention quand même à ne pas réaliser un "emballage" trop étanche: la condensation en hiver favorise l'apparition de moisissures et de diverses maladies, et le soleil, bien qu'hivernal, risque de provoquer un effet de serre néfaste aux plantes en repos (une température qui peut atteindre 25-30°C au soleil et descendre à 5°C la nuit risque d'affaiblir considérablement les plantes). Il faudra trouver un bon compromis entre la conservation de la chaleur et une petite circulation d'air empêchant la condensation et les températures trop hautes.
L'installation peut être testée en y plaçant un thermomètre à minima-maxima et en observant les températures relevées.

Si l'on désire quand même cultiver des plantes en extérieur toute l'année et sans protection particulière, il faut choisir des espèces résistantes ou bien des espèces locales (dont la récolte est absolument interdite, mais que l'on trouve facilement chez les pépiniéristes spécialisés).
Parmi les espèces résistantes au froid on peut citer: Sarracenia purpurea ssp. purpurea, Drosera rotundifolia, Pinguicula vulgaris, Pinguicula grandiflora...

Mais parfois le problème est la température excessivement chaude.
Il faut distinguer la température ambiante, à laquelle seront les parties aériennes de la plante, et la température du substrat à l’intérieur du pot. C’est cette seconde température qui est importante, les parties aériennes pouvant supporter sans problème des températures de plus de 40°C à condition que leurs racines soient au frais.
Idéalement la température du substrat ne devrait jamais dépasser les 30-35°C. Au-delà il peut y avoir des conséquences immédiates sur la plante qui risque de noircir, pourrir, sécher ou tout simplement mourir. Cela peut aussi causer des effets indirects en accélérant très fortement la dégradation du substrat, ce qui ne sera pas forcément visible tout de suite mais ne manquera pas d’affaiblir la plante.
Pour éviter un échauffement excessif du sol, suivez les conseils de la page "Matériel".

La température en intérieur

C'est souvent le paramètre le plus difficile à satisfaire, car il n'est pas évident d'adapter nos habitations aux exigences des plantes...
En effet la plupart des plantes nécessitent une période de repos (ou dormance) en hiver, pendant laquelle les températures doivent baisser et se situer entre 5 et 10 °C. Vivre 3 ou 4 mois dans ces conditions n'étant pas envisageable pour nous humains, il faut trouver des solutions sinon les plantes maintenues "en activité" risquent à coup sûr de s'épuiser, et si toutefois elles passent l'hiver vont voir leur durée de vie considérablement réduite.
Les pots devront donc pour l'hiver être déplacés dans un garage, un grenier, une pièce peu chauffée, en prenant garde toutefois que cet endroit soit suffisamment lumineux.
L'idéal est, pour ceux qui ont la chance de posséder un tel équipement, un hivernage en serre ou dans une véranda peu chauffée.

Certaines plantes tropicales ne nécessitent pas de ralentissement marqué de leur croissance, et il faut donc les maintenir toute l'année dans des conditions relativement stables (nepenthes de basse altitude, beaucoup de pinguiculas....)

 

 

La culture en terrarium

Le terrarium est un espace de culture clos, dans lequel il est plus facile de recréer les conditions nécessaires à certaines plantes, telle que l'humidité ou la température. C'est le moyen idéal de conserver des plantes aux besoins délicats, les nepenthes par exemple. On utilise très souvent un aquarium classique légèrement modifié. Pour en savoir plus sur la culture en terrarium cliquez ici.

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